S. m. (Histoire ancienne et Théologie) douzième mois de l'année sainte des Hébreux, et le sixième de leur année civile. Il n'a que vingt-neuf jours, et répond à Février ; quelquefois il entre dans le mois de Mars, selon le cours de la lune.
Le septième jour de ce mois, les Juifs célebrent un jeune à cause de la mort de Moyse.
Le treizième jour ils célebrent le jeune qu'ils nomment d'Esther, à cause de celui d'Esther, de Mardochée, et des Juifs de Suses, pour détourner les malheurs dont ils étaient menacés par Aman.
(Histoire ancienne et Théologie) idole des Philistins que les Juifs abattirent par le commandement de Samuel. C'était aussi le nom d'un faux dieu des Sidoniens, que Salomon adora pendant son idolatrie. Ce mot signifie troupeau de brebis et richesses. Quelques-uns disent que comme on adorait Jupiter-Ammon, ou le Soleil, sous la figure d'un bélier, on adorait aussi Junon-Ammonienne, ou la Lune, sous la figure d'une brebis, et qu'il y a apparence qu'Astaroth était l'idole de la Lune, parce que les auteurs hébreux le représentent sous la forme d'une brebis, et que son nom signifie un troupeau de brebis. D'autres croient que c'était un roi d'Assyrie à qui l'on rendit des honneurs divins après sa mort, et qui fut ainsi nommé à cause de ses richesses. Mais cette idée n'a aucun fondement ; il y a beaucoup plus d'apparence qu'Astaroth est la Lune, que les peuples d'Orient adoraient sous différents noms. Elle était connue chez les Hébreux sous le nom de la reine du ciel ; chez les Egyptiens, sous le nom d'Isis ; chez les Arabes, sous celui d'Alitta ; les Assyriens la nommaient Mylitta ; les Perses Metra, et les Grecs Diane. Baal et Astaroth sont presque toujours joints dans l'Ecriture, comme étant les divinités des Sidoniens. Thom. Godwin, de ritibus Hebroeor. Aelien, Tertul. in Apologetic. Cic. de natur. deor. lib. III. Strab. Hesyc. (G)
S. m. (Histoire ancienne et Théologie) idole des Philistins, représentée sous la figure d'un homme sans cuisses, dont les jambes se réunissaient aux aines, et formaient une queue de poisson recourbée en arrière, et couverte d'écailles depuis les reins jusqu'au bas du ventre, à l'exception de la partie correspondante aux jambes. Dagon, signifie poisson en hébreux. Quelques modernes l'ont confondu avec Atergatis. Mais Bochard prétend avec les anciens, que Dagon et Atergatis étaient seulement frère et sœur. Les Philistins s'étant emparés de l'arche d'alliance, la placèrent dans le temple de Dagon. L'histoire des Hébreux nous raconte que cette idole fut brisée en pièce à sa présence.
ou RASBOUTES, s. m. (Histoire moderne) sorte de Baniants dans les Indes, qui suivent à-peu-près les mêmes sentiments que ceux de la secte de Samarath. Ils admettent la métempsycose ; mais en ce sens que les âmes des hommes passent dans des corps d'oiseaux, qui avertissent les amis des défunts du bien ou du mal qui leur doit arriver : aussi sont-ils grands observateurs du chant et du vol des oiseaux. Parmi eux à la mort du mari, les veuves se jettent dans le bucher où l'on brule le corps de leurs époux, à-moins qu'en contractant le mariage, il n'ait été stipulé qu'elles ne pourraient être forcées à cette cérémonie. Le nom de raspoutes, signifie homme courageux, parce qu'en général ceux de cette secte sont intrépides. Le grand-mogol s'en sert dans ses armées, et ce sont sans-doute les mêmes que M. de la Martinière nomme ragéputes, et qui composent les troupes des rajas ou petits rois indiens, vassaux et tributaires du grand-mogol. Les Raspoutes marient leurs enfants fort jeunes, comme tous les autres Baniants ; et passent pour n'être pas fort compatissants, excepté à l'égard des oiseaux qu'ils prennent soin de nourrir, et qu'ils craignent de tuer, parce qu'ils se flattent qu'on aura pour eux les mêmes égards lorsqu'après leur mort leurs âmes seront logées dans le corps de ces animaux. Olearius, tome II.